Le monde traverse une époque marquée par des crises économiques, sociales, climatiques et géopolitiques interconnectées. Ces turbulences, qui s’entrelacent et se renforcent mutuellement, mettent en lumière la fragilité de nos systèmes et l’urgence d’adopter de nouveaux modèles de solidarité. Face à ces défis mondiaux, la philanthropie se trouve à un carrefour : elle doit non seulement répondre aux besoins immédiats, mais aussi éclairer le chemin vers un avenir plus résilient et équitable. En s’appuyant sur l’intelligence collective, la philanthropie a l’opportunité de jouer un rôle clé, en transformant ces crises en leviers de changement durable.
Comment faire de cette prise de conscience une force de transformation sociale et de progrès ? Voici des conclusions et recommandations issues de cette réflexion collective.
1.Assouplir les lois tout en renforçant l’accompagnement
Les dernières crises révélé les limites des cadres législatifs et fiscaux actuels dans le soutien à la philanthropie. Si des initiatives ont émergé pour simplifier les règles, elles doivent être accompagnées d’un contrôle et d’un accompagnement rigoureux pour garantir la transparence et la régularité des entités philanthropiques. L’équilibre entre flexibilité et responsabilité reste à trouver, afin d’encourager les acteurs tout en maintenant la confiance du public.
2.Faire de la stratégie une priorité absolue
La philanthropie ne peut plus être une réponse ponctuelle aux besoins : elle doit s’appuyer sur des stratégies pérennes et inclusives. Alliances entre fondations, partenariats avec les entreprises et les gouvernements, et philanthropie entrepreneuriale sont des leviers essentiels pour mobiliser un plus grand nombre d’acteurs. L’intelligence collective, enrichie par des données validées, devient un outil crucial pour éclairer les décisions et maximiser l’impact.
3.Simplifier et optimiser l’organisation
Dans des contextes de crises multiples, les organisations philanthropiques doivent repenser leurs modèles opérationnels pour devenir plus agiles et moins bureaucratiques. L’allègement des pressions opérationnelles est une nécessité, tout comme l’amélioration du suivi et de la transparence des dons. Une meilleure remontée des informations permet d’anticiper, de réagir et de construire une relation de confiance avec les donateurs.
4.Inventer une culture philanthropique française
La philanthropie en France doit s’inspirer des modèles anglo-saxons tout en affirmant une identité propre. Le rapport « La philanthropie à la française » met en avant cette ambition, soulignant l’importance d’une approche culturelle, scientifique et intergénérationnelle. Former la nouvelle génération de philanthropes (« NextGen Philanthropes ») à des modèles opérationnels innovants est essentiel pour assurer la pérennité du secteur.
5.Mettre la technologie au service de la philanthropie
La crise a montré l’urgence de mobiliser des outils technologiques pour accélérer les processus philanthropiques. Qu’il s’agisse de collecter des fonds, de coordonner les parties prenantes ou de superviser les projets, le digital offre des opportunités inédites. Un écosystème technologique robuste permettrait d’agir plus vite et de garantir une gestion efficace et sécurisée des ressources.
Un appel à l’intelligence collective pour un avenir durable
Les crises actuelles rappellent que les défis d’ordre public ou commun dépassent la capacité d’action des acteurs isolés. Il est impératif d’encourager la collaboration entre fondations, communautés et technologies novatrices. La philanthropie, éclairée par l’intelligence collective, peut ainsi non seulement répondre aux défis, mais aussi anticiper les besoins futurs, en plaçant l’humain et l’innovation au cœur de ses priorités.
Loin d’être une simple réaction à l’urgence, la philanthropie a désormais l’occasion de devenir un véritable levier de transformation sociale, éclairé par la réflexion collective et soutenu par des actions concrètes et concertées.